PUBLICATION VETERANS
J’dis ça, j’dis rien mais y paraît que les mecs du Sud sont des voyous. Alors j’m’adapte pour bonnir le weekend dernier.
C’est que c’était chargé, visez un peu le programme :
Dredi :
Ça a commencé avec le taulier du club qu’est venu discuter le bout de gras. Préliminaires obligent, il a démarré par nous enjôler avec la bibine et le jaune d’usage. Juste le temps pour Pierrot d’expliquer ses 314 points au griffor. Ensuite, place aux boniments : il nous kiffe et apparemment il est pas le seul. Il paraît même qu’on serait des héros façon Superman pour les gones du club. À ce moment-là, ma gueule mate l’assistance : culbuto, le pouce, ratatouille, la truite, … j’imaginais ce beau monde en moule-bite avec une cape, j’ai golri tout seul. Bref, un cirage de pompe qui est passé crème.
Le clou du spectacle c’est quand on a parlé artiche. Si j’ai tout pigé, la bouffe c’est pour nous et le cadeau des merdeux, la tise c’est pour le club. Pour les permis de pré, c’est un bout à la fédé et maintenant le reste pour le club. Balaise le mec, il a réussi à convaincre nos cervelles de canut.
Au bout de deux plombes, on a fini par grailler la boustifaille du daron et continuer à se graisser le toboggan.
Medi :
Rencart pour le match à 15H00 contre les Farios : on se croirait en top 14 !Après la défaite chez eux en avril dernier, il fallait qu’on se sorte les doigts duc pour fanfaronner devant les grognasses venues en nombre. Enfin en nombre de deux. Le pré était au top, ça nous a inspiré et on a passé dix bonnes broquilles chez eux. Tout juste le temps à notre irlandais de sortir sur entorse. La picole de la veille a dû rendre zinzin l’ami Didier qu’a joué à la trancheuse à sauciflard pour expédier un de leur mec à l’hosto : triple fracture.
On est pas chien alors on les a invité de notre côté de terrain jusqu’à la fin de la mi-temps. On se serait cru chez Pinder du côté Grognard : changements de sens de jeu à la bourre, dégagements dans l’en-but ou dans les bras des gonzes d’en face, moufles sur les pognes et en-avant à la clé, papouilles en guise de placages …
Heureusement 0-0 à la mi-temps. Bubu avait le seum et a demandé si on avait fini de décuver. On faisait pas les malins. À tel point que personne n’a pipé mot quand il a pris son tableau pour dessiner les blocs de 3 qui ressemblaient à des braquemarts.
La deuxième mi-temps s’est mieux passée et on a marqué : un vrai essai de 3/4, comme à la parade avec en conclusion Lulu et un job sensass de Cédric et Benji. On a même touché la terre promise une seconde fois mais le jeunot talentueux au sifflet nous a vu en touche. Même pas de passe-droit avec cet arsouille alors qu’il est fils de Grognard : Nico qui s’appelle, c’est le rejeton de Jeff. Revanche prise avec victoire 1-0. L’affiche était complète avec le retour de Romain le conquérant qui a inventé la percussion négative.
La grande classe pour ce match : la bière et le vin chaud nous attendaient dès la sortie du terrain avec en prime les photos du jour. Ravis qu’ils étaient les Farios.
On s’est ensuite retrouvé le soir pour la 3ème mi-temps. La causerie de la veille a laissé des traces avec tout juste 10 grognards pour assurer la réception : un peu faiblard si on veut briller à l’international et recevoir ensuite.
Nos invités du jour n’ont pas pris la mouche et nous ont même offert une grosse bouteille de pinard.
Je sais pas quel est l’empaffé qui les a traité de voyous mais on a accueilli des gentlemen.
Un weekend de rugby qui a bien fini.
Début de semaine :
Le blème quand on passe des bons moments, c’est la gueule de bois. Ça a pas loupé.
Lundi j’étais peinard au bercail et je commence à lire le prêche de notre zident : ça m’a troué le luc, et le pouce n’était même pas à côté de moi.
Zident, notre Zident à nous, arrête d’entraîner les M12. Jusque-là ça allait : j’me suis dit que les mômes s’en remettraient. J’ai vite déchanté en poursuivant l’homélie : notre Zident se met en retrait des Grognards. Alors là, non, non et non ! Je crie à la fake news, à la foutaise, aux balivernes. Les Grognards n’ont pas mérité d’être punis et rendus orphelin. Comment on fait nous, sans notre Bokassa au sourire de plombier ? Moi c’est simple, je suis contre le Zidexit. Les Grognards c’est les potes, je m’en ballec du reste. Ce que j’attends toute la semaine après avoir trimé c’est de nous retrouver et de se poiler ensemble. Du coup, j’ai beau être taillé comme une ablette, je vais faire mon gilet jaune, grogner et défiler sous le palais zidentiel.
Et pis de toute façon, un dictateur ne peut pas démissionner : il est en poste à vie !
Gros potous et a dredi les aminches,
Nico, grognard qui grogne